CHAPITRE 1.
Un jour un petit escargot noir
était en train de grimper sur le mur du jardin quand il pensa soudainement:
" Mais pourquoi donc je la
traîne partout derrière moi, ma carapace? Elle ne me sert plus à rien car j'ai
trop grandi! "
Il avait raison.
Il avait raison.
Alors il descendit par terre,
retira sa petite maison de son dos et se mit sur ses pieds. Oui, oui ! Maintenant
il pouvait marcher avec ses pieds !
Peut-être il aurait pu le faire bien
avant ce moment, mais il n’y avait jamais songé.
Ensuite il pensa :
« Si je sais marcher avec mes
deux pieds, ça veut dire que je pourrais savoir faire encore quelque chose
d’inhabituel ! »
Et il dit à haute voix :
« Je sais parler ! »
Et au même moment il commença à
grandir. Il devint de taille d’un moineau, puis d’un corbeau, et puis d’un
chat.
Il était tout content ! Il
leva ses bras, regarda le soleil et cria :
« Bonjour ! Bonjour ! »
Un cerf volant qui le survolait en
ce même instant, lui répondit :
« Bonjour ! Comment
t’appelles-tu ? »
« Je l’ignore » dit
l’escargot noir.
« Tu t’appelles sûrement Black
Snail ! » rassura le cerf volant en atterrissant près de l’escargot.
« Comment peux-tu le
savoir ? »
« Crois-moi, je comprends dans
ces choses là. Moi, c’est Brownie. Je voyage partout où le vent m’emmène, et je
peux te dire, j’ai vu assez ! »
« Peux-tu m’apprendre à
voler ? » demanda Black Snail.
« Ça non, je ne pense pas.
Excuse-moi, je vais repartir de minute à l’autre. Je sens que le vent se mettra
à souffler sous peu. Heureux de faire ta connaissance ! A la
prochaine ! » et il s’envola.
Black Snail prit sa carapace dans
ses mains et alla au fond du jardin pour voir ce qui ce passait là bas. Il
était très curieux.
« Aïe ! Fais attention
quand tu marches ! » s’écria quelqu’un.
Black Snail sursauta, surpris. Puis
il se mit par terre comme un chien de chasse et regarda autour de lui, méfiant.
La voix provenait du champignon caché dans les buissons.
« Excuse-moi ! Je t’ai
fait mal ? Je ne t’avais même pas remarqué ! »
« Justement ! Tu marchais
sans même regarder dans ma direction ! » s’indigna le champignon.
« Je te demande
pardon ! »
Le champignon se calma.
« Gripp Michael » se
présenta-t-il.
« Black Snail » fit de
même Black Snail. « Viens chercher de nouveaux amis avec moi ! »
« Je ne peux pas » devint
triste le champignon. « Je suis lié à ma terre. Je n’ai jamais bougé
d’ici. »
« Alors, j’irai chercher des
amis et je les emmènerai te voir ! Ne t’inquiète pas,
Grippie ! »
Le prochain ami que Black Snail
rencontra, c’était un épouvantail.
« Tiens, tiens,
tiens ! » s’exclama l’épouvantail en remarquant un grand escargot
noir, et sans carapace, en plus. « Bonjour, limace ! »
« Je ne suis pas limace, moi.
Je suis un escargot et je m’appelle Black Snail ! »
« Et moi, je suis
l’épouvantail. T’as vu mon bandana ? Je suis un épouvantail-pirate. Mais
n’aie pas peur de moi. J’épouvante seulement les corbeaux qui viennent picorer
ici. Mais dis-moi donc – comment se fait-il que tu te promènes ici tout
nu ? »
« Je n’en sais rien. Avant
j’avais une maison que je portais sur mon dos, mais elle est devenue trop
petite. A part ça, je n’avais jamais d’autres habits. Est-ce gênant ?
»
« En tout cas, ça ne te ferait
pas de mal, s’habiller un peu. Les habits que tu portes parlent de toi. Tiens,
je vais t’offrir quelque chose. C’est toi qui choisis. »
« Puis-je avoir, dans ce cas,
votre joli bandana, monsieur ? »
« D’accord, petit.
Tiens ! Il est à toi ! Nazar Smith t’en fait cadeau ! »
Black Snail regarda tout autour.
« Qui ça ? Je ne vois
aucun Nazar Smith ! »
« C’est moi Nazar Smith,
fiston ! Allez, fais-en bonne utilisation. Bonne journée ! »
« Merci,
monsieur ! » et Black Snail noua le bandana autour de son cou avant
de saluer l’épouvantail.
Ensuite il rencontra des enfants
qui jouaient sur la pelouse, une fille et un garçon.
Les enfants furent très contents de
le voir. La fille dit à son petit frère :
« Je t’avais dit, Tink Tonk,
on va le rencontrer aujourd’hui ! » Le petit ne répondit rien. Il ne
savait pas encore parler. Au lieu de ça il s’approcha de l’escargot et le tira
sur la main.
« Tink Tonk te demande de
t’asseoir » dit la petite fille. « Tu vas rester avec nous ?
Assieds-toi là et on va jouer. Je savais qu’on va te rencontrer aujourd’hui.
Comment t’appelles-tu ? Moi, c’est Lotta. Et lui, il s’appelle Tink Tonk.
Assieds-toi, assieds-toi ! »
La petite fille parlait sans arrêt.
Black Snail obéit, s’assit dans l’herbe et se mit à écouter cette petite fille
qui parlait, secouait les mains et la tête, faisait des grimaces et s’exclamait
en lui racontant ses petites histoires et ses grands exploits de la journée.
Tink Tonk l’écoutait aussi, la
bouche bée.
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